Nowel. Confidence pour confite dense... Danse!
Ceux et celles qui me connaissent un peu savent que j'ai été élevée chez les Témoins de Jéhovah où seule la mort du Christ est fêtée... Joie! Ni Noël, ni Nouvel An, ni anniversaires, ni fête des mères, des pères, ni et ni.... Que nenni.
Je confesse donc que beaucoup de mes Noëls ont été d’un lugubre parce qu'inexistants!
Petite, je me sentais dans une abîme de mise à l’écart par rapport au reste du monde. Punie, de je ne savais pas quoi.
Plus grande, j’ai partagé je-ne-sais-combien de tablées de familles d’amies/petits amis qui m’accueillaient telle Rémye sans famille. Recevant paires de chaussettes et autres objets saugrenus et impersonnels.
L’une ou l’autre situation me faisaient me sentir mal et seule. Parce que sans ma famille de sang. Parce que sans référent de l'enfance de ce moment hors du temps sensé être magique mais qui ne m'évoquait rien de féérique, que de la frustration, de l'incompréhension, de l'isolement social...
Heureusement… Résilience est devenue ma meilleure amie grâce à mon travail en analyse lacanienne…
Et... l'arrivée de mes fils et la volonté que j'avais de leur faire découvrir une féérie dont on m'avait privée m'ont soulevée pour redoubler d'ingéniosité et essayer de composer des souvenirs magiques pour eux, pour nous, sans qu'ils ne convoquent chez moi un seul souvenir.
Les avantages que j’en ai tirés, petite, au fur et à mesure des années étaient tout de même légions:
- J’ai toujours eu les meilleurs points haut la main aux examens, mettant à profit les fêtes de Noël pour redoubler de travail et d'étude; c’est maigre mais on se console avec ce qui se présente.
- Je devais être la seule fille à maigrir pendant les fêtes: non seulement je ne ripaillais pas à l’excès; mais en plus, tous ces bons sentiments dégoulinants me donnaient parfois un tel rire sardonique que ça me coupait plutôt l’appétit.
- J'évitais certaines réunions de famille assommante ou déglinguée digne de Festen.
Et puis, je ne voyais pas l’avantage de dézinguer un pauf’ sapin qui n'a rien demandé, de s’offrir des cadeaux à x€ maximum…, d’engraisser l’économie de surconsommation.
Ceci dit, je ne me la joue pas du tout austère aujourd'hui!
Pour mes fils, j’ai décidé de prendre le pli; j’ai réussi à les faire mousser les nuits du 24 décembre sans que ça n’évoque un pet de souvenir en moi,(si ce n’est mon père qui s’excite et me menace quand je me réjouis devant un feu d’artifice au Nouvel An; mais bon, toutes ces anecdotes, j’ai le sentiment que vous préférez que je les taise pour maintenir un ton léger; je m’exécute donc docilement), je les ai émerveillés avec des décos féériques décalées, je me suis extirpée de Bruxelles seule pour aller festoyer gaiement à Berlin pour ma créativité et je me surprends même aujourd'hui à être surexcitée à l’idée des pléthores de cadeaux qui me viennent à l’esprit en pensant à mes proches et à l’émotion déstabilisante qu’il vont peut-être susciter en eux.
Bref, Noël a toujours été un moment délicat de mon existence mais je suis fière d'avoir réussi à le sublimer à ma sauce.
Toi aussi tu as des Noëls particuliers à partager avec moi? Dépose tes expériences les plus féériques, saugrenues, drôles, interpellantes en commentant cet article! Ca me fera vraiment plaisir de te lire à mon tour!
Bonne digestion...
Mais surtout, JOYEUX NOEL A VOUS TOUS ET TOUTES QUI ME LISEZ!
Natacha